mercredi 8 mars 2017

Mon pire ennemie, la femme

Drôle de titre vous allez me dire, en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes.

Je m’étais pourtant juré d’ignorer cette date, mais le bélier en moi a de la misère à s'la farmé. Comme ce n’est pas bon pour la santé mentale de garder les choses en dedans, je sors le méchant! Eh oui, vous avez bien lu; j’ai des ennemis, elles sont des nôtres et après la publication ce texte j’vais en avoir quelques-unes de plus!

Jeune adulte, la date du 8 mars était un jour comme un autre, presque'au même titre que la journée des coiffeuses, qui elle, passait inaperçue. À vrai dire, je ne savais pas trop ce que l’on devait célébrer en ce jour. Je me souviens encore de la première fois où j’ai entendu parler d’une conférence ayant lieu à l’ancien hôtel de ville de Tracadie (bâtiment qui n’existe plus depuis très longtemps) dans le but de souligner cette soi-disant "journée de la femme". Ça se passait un dimanche après-midi, moment de la semaine que je trouvais long et déprimant; j’y étais allée pour passer le temps. La conférencière invitée nous avait parlé du retour des femmes dans le milieu du travail. Ironie du sort, la plupart sinon toutes les femmes présentes avaient un travail à l’extérieur de la maison. Le restant de l’après-midi avait été consacré à la mode vestimentaire et au maquillage. J’avais trouvé le temps long, mais bon, c’était le jour de la femme et je tenais à faire une femme de moi!

J’ai bien essayé, pendant plusieurs années, à m’intéresser aux événements organisés, pour les femmes, par des femmes, dans le but de souligner ce jour que je croyais important. Que j’en ai donc soupé des sapristis de défilés de mode. Pour y avoir "paradé" une fois dans ma vie, c’est certainement l’activité par excellence pour se faire critiquer les attributs par les autres femmes. On s'entend là, un homme y aurait assisté, il n'aurait rien vu de ma cellulite!
 
Au fil des ans, en plus des défilés, j’ai aussi eu droit à des sessions d’informations sur le maquillage et la coiffure, de démonstration de massage corporel, de conférence sur la spiritualité et dans le pire des pires cas, j’ai eu droit à des soupers pour les femmes et où le service aux tables était fait par des Messieurs en habit du dimanche. Pour moi, le sentiment était à peu près le même que de passer une soirée au 281 à Montréal! Ça se passait dans les années 1980 - 1990; on était encore très loin du sujet de l’égalité des sexes, de l’avancement des femmes, de l’inégalité salariale, de la pauvreté, des stéréotypes, du harcèlement dans le monde du travail, de la violence familiale, etc.

Nous sommes rendus en 2017. Chaque année, le 8 mars, en me rendant dans les médias sociaux, je réalise qu’encore beaucoup trop de femmes ne savent pas, ou n’ont pas encore compris le but de souligner cette journée autrement qu’en se souhaitant quelques gâteries. Non, mais pourquoi, pourquoi devrions-nous attendre le 8 mars pour aller nous faire manucurer, nous rendre chez le coiffeur ou aller au restaurant? Me semble que ce genre de choses devrait être fait tout au long de l’année par chacun de nous quand le besoin se présente, point à la ligne. Nul besoin d’une date spécifique pour aller se faire pouponner et encore bien moins de se le faire offrir par une autre personne! 

À celles qui nous souhaitent de nous laisser gâter, cela veut dire quoi au juste? En sommes-nous encore là, à attendre une occasion spécifique pour justifier un achat, une dépense, une sortie? Devons-nous encore attendre après une permission et si oui, de qui? Et si on se souhaitait le respect; le respect de nos choix, de nos décisions, de nos goûts de nos idées.

Est-ce qu’on naît féministe? Je ne sais pas pour vous, mais dans mon cas, oui! J’ai beau essayer de me souvenir d’avoir voulu être comme ma mère qui portait une vénération sans limites au genre masculin ou ma grand-mère qui elle, vénérait son Bon Dieu qui me semblait plus méchant que bon... mais non, enfant, je rêvais de liberté, celle que j’associais aux garçons; à mon père, à mes frères.

Et j’ai surtout rêvé de pouvoir faire les choses que j’aime(surtout de la construction) sans discrimination, de pouvoir prendre mes propres décisions, d’avoir un salaire décent, d’être libre d’exprimer mon opinion dans le respect, d'être capable de sortir ou de voyager sans peur et sans jugement de la part d'autrui; chose que je souhaite ardemment à ma petite-fille et don je rêve toujours. Malheureusement, nous n’en sommes encore pas rendus là.

Je ne le répéterais jamais assez, le respect attire le respect. Hé FEMMES, nous avons encore un bout de chemin à faire. C’est à nous, mère et grand-mère, d’y voir. En bon français; you want something girl, go get it yourself!


Je vous laisse sur cette citation de Victor Hugo : "Pour réformer un homme, vous devez commencer par la grand-mère"

6 commentaires:

  1. Merci Annette je ne trouvais pas les mots pour exprimer ce que je pouvais éprouver sur cette "journée de la femme", en fait j'en éprouve rien. Mais les mots manquant tu les as écrits dans l'avant dernier paragraphe "j'ai surtout rêver de pouvoir faire les choses que j'aime...etc" et oui nous n'en sommes pas encore là, nous choquons encore et parfois plus auprès des femmes que des hommes.... Laurence Linet

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Pour reformer certains hommes faudra remonter au moins jusqu'a 3 fois arriere grand mere!....

      Effacer
    2. Merci beaucoup pour ton beau message! Il n'est jamais facile de m'exprimer sans craindre de choquer ou de blesser quelqu'un. Comme je ne peux pas toujours me retenir, il faut que ca sorte, alors je fait le saut et que sera sera. Évidement, être agée de 20 ans, je ne l'aurais pas fait. Bonne journée! :-)

      Effacer
  2. Merci Annette. Tu m'as donné des choses à examiner dans ma vie. Je crois que c'est le point de ton blog. Alors, bien fait !

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci toi, bien contente de savoir que je ne l’ai pas écrit pour rien!😊

      Effacer
  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.

    RépondreEffacer