mardi 27 novembre 2012

Ma foi... on dirait que j'ai l'goût d'gueuler!

 

Rire et laisser rire; tel est la devise… euhhhhh pas vraiment!

 

 
 

Avis aux Grandes Gueules, n'allez pas croire qu'on s'habille tout les jours comme ça! Non, seulement le dimanche et les jours de s'maine.

Rire de nous… pfff, pas de problème, on est acadien, on est tellement désespéré, on a tellement besoin de se faire aimer que peu importe ce qu’on va nous dire, on va l’prendre et en rire. Emmènez-en!!!
Vous savez, lors du visionnement du vidéoclip de Grandes Gueules celui intitulé "Le banquier" et où ils se moquent des Acadiennes ayant participé à l'émission, je me suis sentie mal, mais ce n’est rien en comparaison de ce que j’ai ressenti lorsque j’ai lu, sur Facebook, les commentaires écrits par certaines personnes de mon coin de pays.

Quel bel exemple de désespoir, de manque de colonne vertébrale et de passe-moi donc su’l côrr, j’aime ça quand ça fait mal! Certains "artistes" locaux y sont allés de leurs cliques sur le " J’aime", ben bravo, encouragez-les donc! J'suis sûr qu'ils vont vous l'rendre, allez! Faut-il être désespéré de se faire aimer à ce point pour ne pas voir la méchanceté gratuite dans leurs propos! Ici, je ne parle pas des imitations de notre soi-disant chiac (ils ne semblent pas être au courant des différents accents et parlures des Acadiens du Nouveau-Brunswick et encore moins de la géographie du Canada), mais plutôt de la façon dont ils se sont moqués de notre culture, de notre intelligence, de notre savoir (parce que certaine chose ne s’achète pas, ni ne s'apprend à l'école) et de gens de la région.

Vous avez vraiment trouvé ça drôle? Pourtant, j’ai un très grand sens de l’humour et je peux reconnaitre une farce d’une insulte, mais ici, je n’y vois qu’une façon de se rendre intéressant en abaissant quelqu’un qu’on croit incapable de se défendre. J’ose espérer que, même si cela a fait parti de notre passé de se laisser manger la laine sur le dos, que ce n’est plus le cas, qu’on va se tenir debout et leur faire savoir qu’on ne peut pas servir de nous comme on s’est servir des autres minorités ( langues, couleurs de peaux, religions ou origines), en les ridiculisant sur la place publique!
Je l’sais ben, moi aussi j’ai une grande gueule. Eh oui, une maudite grande gueule qui parfois ne peut pas se retenir, surtout lorsqu’on m’en passe une p’tite vite et ici, on m’attaque en dénigrant mon monde, les acadiens! Évidemment, ce n’est pas donné à tous de savoir exactement ce que ça signifie et ce n’est pas non plus facile à expliquer, parce qu’on ne devient pas un Acadien simplement parce qu'on y vit comme je ne suis pas devenue une québécoise parce que j'y ai habité! Bien sûr, nous ne sommes pas parfaits, mais je ne nous changerais pas pour tout l’or du monde. Parfois, j’aimerais bien ça qu’on se tienne ensemble lorsqu’il s’agit de défendre ce qui nous appartient : notre culture, notre mentalité, notre façon bien à nous d’accueillir les étrangers, notre jovialité et même, notre « bonassité ». 

Vous vous dites peut-être que j’ai inventé le dernier mot, bien oui, je l'ai  inventé, mais c’est parce qu’il n’y en a pas dans le dictionnaire qui me convient pour décrire cet "état", si je peux appeler ça comme ça. Vous savez, cette façon que nous avons de ne pas oser déranger, de laisser la meilleure place aux  gens importants, de ne pas dire ce que nous pensons de peur de choquer, d’attendre qu’on nous donne notre part, même si ça veut dire aboutir avec des miettes, de se faire servir dans une autre langue que la nôtre parce que nous n’osons pas dire que nous somme francophone (et ce, même lorsqu'on comprend sweet focolle). Vous savez ce que je veux dire hein, ça fait partie de notre folklore depuis si longtemps.

Bien moi, j’ai grandi dans un environnement comme ça et j’en suis ressorti frustrée, choquée et insultée. Ça m’a pris bien des années et beaucoup de mangeage de marde pour apprendre que j’avais le droit d’être moi-même et que je n’avais pas à suivre derrière simplement parce que certaines personnes ne sont jamais (checkez- moi ça, j’vais reprendre une phrase de Lisa Le-Blanc, ouch) sorti de leurs trous!!! J’ m’â vous dire une chose,  j’parle comme ej’marche, pis marche pas tout l’temps drouète, mais au moins, j’avance mouè, ce qui n’est pas le cas de bien des gens!
Je suis une Acadienne qui a grandi sur une ferme, qui adore le poisson et les fruits de mer ainsi que l’odeur de la mer, la couleur des arbres, la senteur du foin et J’EN SUIS FIÈRE! J’ai habité au Québec, en Alberta et dans différents endroits au Nouveau-Brunswick et c’est dans la Péninsule acadienne que j’ai choisi de m’installer (avec mon p’tit québécois de mari) en espérant y rester un p’tit boutte.J’ai appris qu’on crée son bonheur, grosse job mais bon, j’ai pas peur de m’casser les os mooâ!

Eh savez-vous qu’est-ce que j’ai appris d’autres au cours de ma drôle de vie? J’suis pas sûre si j’devrais vous l’dire… je n’ose pas… eeeeee… voulez-vous vraiment le savoir? Eh bien, je vais l’écrire en anglais parce que c’est comme ça que je l’ai lu la première fois : YOU TEACH PEOPLE HOW TO TREAT YOURSELF(ceci n'est pas du chiac, partez pas en peur, cé seulement d'l'anglais). Traduction libre : on enseigne aux  gens comment nous traiter.
En autre mot : si tu veux que tchekin te respecte, ben… y faudrait yeu z’apprende la bonne mayiérrr en te respectant touè-même, tabarouette… té pas obligé de rire quand on te traite de niaiseux! As-tu compris là… ou faut-tu que j’te fasse un dessin?

À ceux qui n’y voient que de l’humour, vous êtes prêt à accepter quoi et à aller jusqu’où pour ne pas déplaire à l’autre? Bien sûr, vous devez êtres où vous avez toujours rêvé d'être et vous vous garrocher probablement toujours dans la première place en avant, c’est sûr et certain… même que j'dois me dépêche pour essayer de vous la prendre... ben voyons donc!!!   
Message aux Grandes Gueules d’une autre grande gueule : tu peux ben rire de mon accent, de ma façon de faire certaine chose ou de la couleur du bardeau de ma maison. Tu peux même m’expliquer à quoi ressemble une Volkwagon, j’vais faire semblant d'être intéressée, MAIS, n’ose jamais insinuer que mon monde (gens que je connais, que je côtoie et que j’aime) n'est pas intelligent, débrouillard ou vaillant… parce que j’va l’dire à mon péér!

En passant… lors de mon passage dans votre belle région, je n’ai pu m’empêcher de remarquer des gens drôlement accoutrés et même, certaines personnes avec des vêtements qui semblaient être de tailles 3x… ça dû être du monde de par che nous, en visite che vous, j’cra ben… p’tit monde pareil,!

Pas pu me r’tenir… mon ti côté sarcastique… ben oui, y’en a kekzin en Acadie, aussi… cosse ti veux j’te dizzz… cé pâ d’ma fôt!!!

4 commentaires:

  1. yahooooo......ou plutôt braaaaaaaaaaaaavoooooo

    moi aussi j'ai écris aux Grandes Gueules et José m'a répondu...eh oui je lui ai dit que ce que ressemble (poids, accoutrements...)une personne ne devrait pas être ridiculisé sur la place publique....et que pour bien des gens est considéré de l'intimidation

    Je les aimes toujours mais je crois qu'il y a des gens de chez nous qui n'ont pas su comment s'exprimer et sont tout aussi coupable que les Grandes gueules.....

    Bref....ce n'est pas en écrivant que ce sont des ost....de .....et j'en passe, que nous seront prit plus au sérieux non plus...

    En tout cas continu...j'adore te lire

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  2. Réponses
    1. Malaise, Malaise!
      J’ai écouté l’extrait des grandes gueules et le mot malaise revient dans ma tête, pas pour les acadiens ou les jeunes femmes qui semble les inspirer mais pour eux et aux peu de contenu de ce texte qui se voudrais drôle.
      J’ai beaucoup d’admiration pour quiconque a l’intelligence de voir, de comprendre et d’exprimer des idées ou des situations de façon humoristique. Tu as ce talent, Annette! Les grandes Gueules étaient bien loin,dans mon livre de cet état de grâce!!!
      Bonne journée!

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    2. Merci Monique!
      Ça fait tellement de bien de savoir que je ne me suis pas exprimé en vain.
      Bonne fin de journée!

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