jeudi 14 juin 2012

Pôvre mari cocu… MÉCHANTE, MÉCHANTE femme battue!!!




Gros titre : La Cour suprême étudiera le cas d’une femme battue ayant engagé un tueur à gage


Comme de raison, la dame avait été acquittée, mais le service pénal a décidé de porter le jugement en appel. Pendant ce temps-là, on pense laisser Monsieur Turcotte, qui lui a tué ses deux enfants pendant une crise de jalousie, se promener bien gentiment parce que ce n’est pas de sa faute si le monsieur  a un bobo dans la tête… ben tab?%
Je vais vous dire là, j’en pleure de rage!!!

Est-ce que vous vous souvenez du film « The Burning Bed »? Ce film sorti en 1984 et mettant en vedette Farrah Fawcett dans le rôle de Francine Hugues; cette femme du Michigan a qui son mari lui avait fait vivre l’enfer, avait mis le feu au lit un soir qu’il s’était endormi, après l’avoir violé. Elle s’était ensuite rendue au poste de police, avait été accusée de meurtre pour enfin, en être acquittée.
Eh bien moi, j’ai écouté ce film… en compagnie de mon agresseur! Et le plus ridicule de tout, il ne semblait pas se reconnaître dans les gestes de ce mari qui battait, accusait, insultait, ridiculisait, abaissait, contrôlait, menaçait, manipulait et terrorisait sa femme! Il semblait même être dépassé pas tant de violence!!! Je me souviens qu’au moment où elle avait versé la gazoline autour du lit et y avait mis le feu, avoir pensé que ce serait probablement la seule façon pour moi aussi, de m’en sortir. On s’entend, s’en sortir pour moi voulait dire arrêter de souffrir, arrêter d’avoir peur, arrêter de vivre une heure à la fois parce que je ne savais plus à quel moment il ne pourrait plus se contrôler et passé aux actes; actes qu’il prenait plaisir à me décrire dans ses moments de rages, ces moments où il était dans la brume, avec une mousse blanche au coin des lèvres. Ces moments où rien de ce que je pouvais dire ou faire ne le ramenait à la réalité. Je les reconnaissais que trop bien ces moments et avais appris à rester calme, ne rien dire et surtout, de ne pas bouger jusqu’à ce que ça passe. Je devais (enfin, je croyais) protéger mon fils!
Moi aussi, j’ai pensé que ce serait LA solution... parce que lorsqu’on est dans cette merde depuis un bout, qu’on a épuisé toutes nos ressources, qu’on a frappé à toutes les portes, on finit par ne rien voir d’autre!!!

Vous savez, lorsque l'on voit ou entend parler de choses atroces, la première chose qu’y nous vient à l’idée est: ah mon Dieu, que ça dû être horrible à vivre! Eh bien je vous dirais que le cerveau humain à sa façon bien à lui de mettre les choses dans leurs cases,en tout cas dans le mien, c’est comme ça que ça se passe! Je vous dirais même que dans ces moments, exemple, lorsqu’il me tenait par la gorge en me levant de terre tout en me criant des bêtises, je savais que j’aurais pu mourir, mais je ne ressentais aucune peur… j’étais au neutre et j’attendais. quand il me tenait coucher sur le bord du lit, qu’il me tenait la tête tournée sur le côté en me poussant sur le menton avec la paume de sa main tout en imitant le geste de me briser le cou, encore là, j’attendais tout simplement, en le regardant dans les yeux. Je ne ressentais pas de peur, c’était comme si je regardais la scène en étant à l’extérieur de mon corps. La peur elle, venait après que tout était terminé et la plus grande de toute n’était surement pas de mourir, non, mourir pour moi était LA solution pour arrêter de souffrir : j’avais peur qu’il n’y ait plus personne pour prendre soin de mon fils, après qu’il m’aurait tuée.
À vivre de cette façon pendant longtemps, on finit par ne plus croire en rien ni personne parce que c’est très difficile de s’en sortir et encore plus, d’avoir de l’aide de nos proches. Dans mon cas et dans la plupart des autres, comme j’avais toujours protégé et caché les gestes de mon agresseur, au cas où son comportement changerait le jour où il arrêterait de consommer, de boire, d’être malheureux etc.,(je me suis vraiment prise pour Mère Thérésa), beaucoup ne m’ont pas crue, certains m’ont crue mais n’ont pas voulu s’en mêler de peur de représailles (il y en a eu), beaucoup m’ont jugée comme étant quelqu'une qui le méritait et d’autres ont tout simplement refuser de m’aider. Ici, je ne vous parle pas de gens ignorants, mais bien d’infirmières qui refusent d’appeler la police, de policiers qui me disent que ça prend deux personnes pour se battre, de ma mère qui me demande de ne pas ébruiter ce qui se passait chez moi parce que cela lui fait "tellement" honte, d'autres membres de la famille qui me conseillaient d'essayer de mieux m’entendre avec mon conjoint, de ma meilleure amie qui ne voulait plus être vue en publique avec une femme séparée, de juge qui me sermonne en me disant que j'essaie de me débarrasser d'un bon homme, etc. Ça, c’est ce qui attend une personne qui essaie de se sortir de cette merde qu’on nomme la violence familiale ou conjugale!!!

À ceux qui n’ont jamais été dans ce genre de situation et qui pensent qu’on a qu’à déménager, qu’à s’éloigner et le problème sera réglé, vous êtes loin de la réalité! Malheureusement, ce n’est pas si simple et parfois, lorsque les choses ont duré plus qu’il ne le faut, qu’il ne reste plus aucune porte de sortie ,eh bien oui, ça arrive que la victime prenne les grands moyens, ce n’est surement pas moi qui vais la juger!
À cette société qui protège les criminels et qui accuse les victimes, j’aurais le goût de vous souhaiter une seule journée en compagnie d’une personne violente, en train d’halluciner et de s’imaginer que vous êtes responsable de sa condition!


Bonne journée!

13 commentaires:

  1. lu et approuvé , le même parcourt, sauf que j'y ai perdu en plus mon fils qui est devenu comme son père , difficile à croire mais pourtant vrai, plus aucun d'entre eux ne peut m'approcher

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    1. Merci de le partager….malheureusement, moi aussi, j’y ai perdu mon fils. Ç’est quand même important de savoir que nous ne sommes pas seules…

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  2. Merci pour le partage Annette....les détails font frisonner, c,est ça que les gens devraient savoir, voir, entendre...

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  3. Eh oui, on devrait pouvoir en parler plus librement ne serait-ce que pour éduquer. Malheureusement, une photo d'un chien attaché à côté d'une cabane se partage beaucoup plus vite sur l'internet qu'un message de violence conjugale. Merci de l'avoir partagé sur ta page Facebook!

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  4. OMG Annette!!! Quelle vie d'enfer! Ton histoire m'as mis les larmes aux yeux. Ca n'a pas de bons sens qu'il n'y ait eu personne pour t'aider dans cette situation. C'est horrible!!! J'espère que ton aggresseur vit loin de toi présentement. Je ne voudrais pas rencontrer cette personne sur ma route après qu'elle m'aie fait souffrir de cette façon. Le bureau de la Santé mentale devrait passer des messages sur la violence familiale sur le journal et à la TV - tout comme ils le font présentement pour les personnes âgées qui sont abusées physiquement. Tes anges t'ont sûrement aidée lors de ces "événements" pour au moins t'enlever la peur. Est-ce que tu me permets de partager ton histoire sur ma page Facebook?

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    1. S.V.P., partage... si ça peut aider une seule personne à se sortir de cette merde!
      Merci pour le commentaire, ma chère Yvette!

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  5. Relation de manipulation qui reussi a faire croire a la victime qu'elle est coupable de se qui arrive et a l'entourage que toute est normal. La peur, l'angoise et l'insecuriter grandie toujours sans voir la sortie. Pis oui en 2013 meme si ses dure a croire, sa n'arrive pas juste dans les film... C'est La triste realiter... Dit vous que ya toujours une porte de sortie meme si on ne vois qu'un trou noir, faut juste garder espoir ♥ Je l'ai vie pis le plus dure ses de croire que sans cette personne ta vie est un echec total et d'avoir le liens des enfants avec cette personne! Merci de cette article xo

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    1. En devrait pouvoir en parler plus librement ne serait-ce que pour éduquer. Je suis d'accord avec toi La violence conjugale est encore une triste réalité dans la vie de 2013 pas croyable . j`ai un grand respect pour ces personne qui a vie ca car MON DIEU ces pas drôle j`ai le cœur gros juste en parler . La peur le jugement ouffff et la sécurité de ta famille HAAA anyway Annette merci pour ton beau témoignage je te trouve très courageuse et te dit merci pour ce partage , j`aime ta manière de finir avec ce paragraphes .(À cette société qui protège les criminels et qui accuse les victimes, j’aurais le goût de vous souhaiter une seule journée en compagnie d’une personne violente… en train d’halluciner et de s’imaginer que vous êtes responsable de sa condition…)

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    2. Dans mon cas, je n'ai plus rien à perdre d'en parler, mais ce n'est pas le cas de la majorité des femmes battues.
      En parler veut souvent dire perdre contact avec sa famille, ses amis(es), etc... et déjà qu'on n’a pas trop d'estime de soi...
      Merci pour ton commentaire! :-)

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  6. Je viens de lire ton texte ....J'admire ton courage de vouloir le partager ......Ce texte decrit la femme abusee physiquement . mentalement ...emotivement ......C'est un superbe service que tu rends a toute personne qui va prendre la peine de le lire ......S'en sortir n'est pas facile contrairement a la croyance populaire .....Merci de ce teste que je planifie de partager .....Calins , bella xxx<3! xxxxx

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    1. CLAUDIA SAINT-PIERRE9 novembre 2013 à 09 h 54

      Ce commentaiore est de moi ....

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    2. Merci Claudia,

      Je suis consciente que pour "certain(e)", le message est dérangeant.
      Malheureusement, les plus grandes défenderesses des agresseurs sont leurs mères et bien sûr, leurs conjointes; j'avoue qu'à différente étape de ma vie, j'ai fait partie d'un ou de ces deux groupes!
      Je tiens à passer le message qu'on peut s'en sortir... pas facilement, mais bon... rien n'est facile dans la vie!
      Pour ce qui est des séquelles bien, parait que ça fait grandir... je dois surement mesurer 3 mètres en ce moment, et ce sans talons hauts! :-)

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