Matérialiste mouâ… nâââ!!!
Enfin, terminer le ramassage des
meubles de jardin. J’vous mens pas, c’est aussi demandant qu’un déménagement et j’m’y connais dans ce domaine. J’en suis rendue à plus d’une trentaine depuis ma naissance et
là, je ne compte pas celui de l’hôpital à la maison parce que j’suis née dans le
lit de mes parents et de là à mon berceau, ça ne compte pas.
Tous en faisant le trajet aller-retour
de la maison au cabanon, je me rappelais les premiers meubles extérieurs de ma
jeunesse. Enfant, sur la ferme de mon grand-père, s’assoir dehors voulait dire s’installer
le fond d’culotte sur une marche du perron d’porte. On avait bien deux chaises
pliantes que ma tante Françoise, qui habitait à Montréal, avait envoyée à mon grand-père,
mais on ne les dépliait que pour la visite du Québec ou des États!
Au printemps, on sortait la balançoire, qu’on
appelait grosse galance à deux sièges, de l’apent (toit ou abri, attaché à un des murs) de la grange et on l’installait à côté du Lilas, toujours au même
endroit, jamais plus à droite ou à gauche. Elle restait là jusqu’à l’automne,
avec le foin qui nous poussait à la hauteur d’la fourche (O.K, à deux ans, la
fourche n’est pas ben haute). Comme j’ai le vertige pour pas grand-chose, j’me contentais
de la regarder. Un de mes frères, de quatorze ans mon aîné, voulant se montrer plus fin qu'un autre devant les cousines d'à côté, m’y avait sacré une peur du yable en balançant "la maudite galance" au maximum alors que j'étais trop petite pour me tenir sur les bancs et que j'étais assise sur la partie ou l'on se met les pieds, sans rien pour me tenir autre que les planches dessous mes fesses. J'étais terrorisée au point
de m'y retrouver coucher en pleurant comme une madeleine ce qui avait bien fait rire les grands. Une façon comme une autre de se débarrasser des petits parce que je n'ai jamais osé approcher la balançoire à nouveau. Finit ma carrière de
swigneuse!À l’adolescence, suite au décès de mon grand-père et au déménagement dans une nouvelle maison, de l’autre côté du ch’min ; se faire bronzer consistait à s’allonger sur une couvarte à cheval que l’on installait en plein soleil, quelques parts dans un coin tranquille du terrain. Encore là, c’était les marches du perron qui faisaient office d’ameublement extérieur. Les deux chaises pliantes avaient dû être apporté à la « dump » depuis un bout parce que je ne l’ai ai plus jamais revu.
Rendu à l'âge adulte et mère de famille, les balançoires prirent le bord, et la table de pique-nique fit son apparition. Wow, c’était quelques choses! J'rêvais d’en avoir une pour qu’on puisse manger dehors. J’me souviens avoir convaincu mon ex-mari (charpentier/menuisier de métier) de nous en construire une alors que nous étions en appartement à côté des chez les beaux-parents. J’me souviens surtout du regard réprobateur du beau-père lorsqu'il m’avait aperçue à préparer la table dans l’milieu du champ, à la vue de tout voisins!
Les patios n’existaient pas encore (ils existaient
sûrement ailleurs, mais pas par chez nous) et les perrons de maisons étaient
bien trop petits pour y installer une table de cette largeur. Même si les pattes de la table
n’étaient pas installées correctement et qu’on basculait su’l dos si on s’assoyait deux du même bord, j’me suis tout de même obstinée à l’utiliser et
l’ai déménagé avec tout l’reste lorsqu’on s’est installé dans notre nouvelle
maison.
Et elle est restée dans la cour arrière même après l’achat de mes deux chaises blanche en plastique, que j’avais peinturé rose fuchsia. Le gros luxe, chose; deux chaises achetées en solde (pas les moyens de payer le plein prix après mon divorce) que j’avais installée sur la galerie, côté ouest. C’est là que je m’asseyais après ma journée de travail… mon ti-paradis!
À ce moment-là, la mode était au patio genre grand perron surélevé avec des bancs autour et qui ne servait qu’à tenir le B.B.Q. (pour les chanceux qui en avait les moyens) pour ne pas qu’il parte au vent. Comme je ne trouvais pas ça beau et que je n’avais qu’un petit Hibachi de camping, j’avais dessiné le plan du nôtre pour qu’il soit au niveau du sol, sans rampe pour m’obstrué la vue du fond du champ de bleuet pis d’la gravel pit. Les plates-bandes et les grands parterres en gazon dans la cour arrière n’étaient pas encore la mode et je n’avais aucun meuble à y installer sauf un bac de fleurs annuelles. C’était quand même joli; on s’y serait cru dans l’sud n’eût été la neige et la glace qui s’y ramassait huit mois par année.
Avec le temps, les Hibachis sont devenus des B.B.Q, les tables en plastiques ont été rajoutée aux ameublements de jardin, et les serres sont apparues partout, avec les plantes vivaces et les arbres des autres pays. Jusque-là, acheter un érable de Norvège se faisait par catalogue et nous arrivait par la poste, en chicot gros comme un spaghetti pas cuit. C’était plus sûr de commander des peupliers de Lombardi, tsé ces arbres hauts et étroits qui poussait plus de quatre pieds chaque année que l’on installait en ligne droite le long des entrées de maisons, avec des racines qui poussaient a travers l’asphalte et les fondations de maison. J’en avais mis une lignée moi aussi. Ils sont encore là; les racines doivent ben être rendue aux limites de la ville.
Et je déménageai encore; cette fois, dans la région de Miramichi. Et encore une fois, ma table de pique-nique fut du voyage. L’été avant le déménagement, j’avais sorti ma barre à clous et lui avait éffourché les quatre pattes afin des les espacer pour qu’on puisse s’assoir dessus sans se ramasser su’l cul. Évidemment, rendue là, je ne m’en servais plus comme table de travail que pour y manger, mais je m’en servais tout de même.
Et puis soudain, ce fut le boom des meubles extérieur! La débauche chose; ce qui étaient en plastique fut remplacé par de tout nouveaux meubles en métal (qu’on change de couleur au deux ans) ou en faux osier, ce qui d’après moi est encore du plastique. Les gazebos en toiles et les parasols firent leurs apparitions et mes chaises en plastique rose fuchsia prirent le bord. En fait, je l’ai ai seulement donné. Je n’ai pas pu me résoudre de les sacrer à la poubelle. Elles furent grattées, nettoyées et revendues dans une vente-débarras; c’est ce qu’on appelle un « set » ayant du vécu.
Entre-temps, on inventait les items de jardin à la vitesse du son et comme j’aime bien être dehors pendant la belle saison, j’me suis retrouvée avec beaucoup, mais beaucoup, de stock. Et je déménageai encore et ma vieille table de pique-nique aussi. Et bien entendu, j’ai dû dessiner un patio assez grand pour accommoder tout ce que j’avais acheté. Voilà donc pourquoi j’ai maintenant à l’extérieur un endroit pour déjeuner, un pour dîner, un autre pour souper, un pour prendre du soleil, un pour prendre un verre, un pour cuisiner et sans oublier le plus important, celui où l’on prendre le café matinal. Bien sûr, chaque endroit à son ameublement différent. On peut toujours bien pas se faire bronzer sur le BBQ, c’est trop dangereux!
Vous croyez que j’en ai trop acheté, eh bien, détrompez-vous. Vous saurez que j’ai à peine la moitié des items proposés dans le circulaire du magasin Canadian Tires. Et on continue d’en inventer de nouveau chaque printemps. J’vous mens pas, si j’achète seulement un autre item de jardin, il va me falloir louer un camion de déménagement pour charrier tout ça dans le cabanon l’automne et en louer un autre pour recharrier tout ça sur le patio au printemps, crap!
Et finalement, j’ai dû me résoudre à donner ma vieille table de pique-nique parce qu'elle ne "fittait" plus dans l’décor et ne tenait quasiment plus debout. Elle avait fait son temps la pauvre. Après vingt-cinq ans de bon service et six déménagements, même la peinture ne voulait plus rester dessus. Ce fut son dernier voyage; j’crois que mon fils s’en est servi comme allume-feu...
V'la une photo d'une piscine d'époque, chez mon grand-père et probablement la seule photo de moi en bobette!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire