Très important d’écouter sa voix intérieure… sauf si t’es schizophrène!

FA VA? non... FA VA pas du tout!

Ah les émotions! Parfois, j’envie les gens qui semblent ne pas en avoir et ceux qui les endorment en prenant des pilules. Vous savez, les ceusses qui ont un regard fuyant et qu'y prennent une pause entre une question et la réponse... sont comme amorphes sué bords là… 

 Je vous avoue que j’ai eu de la peine lorsque le Festival des arts visuels de l'Atlantique n'a pas retenu ma candidature. J'ai été déçue, mais surtout choquée, choquée contre moi-même de m’être laissé aller contre mon intuition, enfin, mon 6^e sens (parce que j’en ai un extra). Je n'ai pas écouté ma petite voix intérieure, celle qui fait souvent plus de bon sens que le reste de mon moi-même. Je suis allée me coucher et ça m’a passé; faut "crère" que j’manquais de sommeil.

Eh oui, je m’étais laissé convaincre d’envoyer ma candidature à cet évènement. Je dis bien convaincre, parce que je n’avais jamais pensé ou même rêvé d’y aller avant qu’un des responsables du Festival en fasse mention. Le Monsieur en question avait vu mes œuvres installées au restaurant Le Tazza Caffe de Tracadie-Sheila et elles ont dû lui plaire… enfin, c’est ce que je m’étais dit. Une fille à bien le droit de rêver, hein!

Pour être honnête, jusqu’à l’année dernière, ce n’était pas dans mes projets de participer à ce genre de chose. Je confectionnais surtout du vitrail, ce qui n’est pas considéré par cet évenement comme de l’art, mais plutôt comme de l'artisanat (enfin, ce sont eux les "professionnels", ce qui ne veut pas dire qu’ils s’y connaissent). D’après une des membres fondatrices du festival, on retrouvait déjà assez d’endroits pour afficher ce genre de choses. Elle devait probablement faire référence aux marchés des fermiers, aux ventes de débarras ou aux levées de fonds pour les causes de charités chrétiennes! D’autres avant moi avaient essayé d’y présenter leurs œuvres, mais avait frappé un mur. J'aurais dû prévoir qu'il était inutile d’aller m’y écraser la face à mon tour! 

Avec le temps, le vitrail m’a amenée à découvrir la peinture sur verre et ensuite par curiosité, j’ai fini par l’essayer sur des toiles, de vraies toiles comme les « vrais » artistes (ceux acceptés au FAVA) sauf que moi, j’utilise la peinture Vitrail; produit plutôt nouveau, qu’ils ne connaissent pas trop, sinon pas du tout.

Finalement, la réponse est arrivée… candidature non retenue, juste comme ça, sans plus d’explication. Ohhh, par contre, on me propose de donner un atelier de peinture sur verre aux enfants… enfin je crois que c’est ça… toujours dans le cadre du festival, mais en matinée, avant que les visiteurs arrivent, Quelle belle visibilité!!! Aussi, on m'informe qu’il n’y a pas de cachet, ou peut-être que oui mais il va falloir vérifier. Ben oui, c’est ça, pensez-y fort, parce que je donne déjà des ateliers de peintures sur verre, à mes frais et aussi bien sûr, à mon profit. Je suppose qu’à lire entre les lignes, je suis perçue comme un « genre » d’artiste. Ben coud’on... j’vais le prendre comme un compliment.

Bien sûr, dans mon p’tit coin de pays, le monde des artistes en art visuel est assez restreint et la concurrence est féroce. C’est un fait qu’il y en a très peu d’eux, pour ne pas dire aucun (même si l'on prétend le contraire), qui vivent de leur art dans la Péninsule acadienne. De là peut-être, cette insécurité envers ceux qui font la même chose qu’eux. Je suppose que ça fait partie de la nature humaine d’être sur la défensive lorsqu’on croit que les choses nous appartenant pourraient nous être enlevées. Cela expliquerait aussi pourquoi certains artistes que je connais depuis toujours, ne savent pas (enfin, je devrais dire ne reconnaissent pas) que les oeuvres suspendues au  mur du restaurant où ils vont chaque jour, sont les miennes. Mon nom, ainsi qu’une photo de moi, y  sont affichés juste à côté, peut-être devrais-je en installer une plus large.

Lorsqu’on m’a encouragée à envoyer ma candidature, je n’avais qu’une attente, ou peut-être deux (tout aussi important l’une que l’autre); être reconnue comme artiste en art visuel et passer une fin de semaine à jaser avec le monde. Je ne me sentais pas moins une artiste pour autant sauf que, ça fait aussi parti de la nature humaine de vouloir être reconnu parmi ses pairs; peu importe que ce soit dans un organisme, au travail, dans une famille. etc.

Cette chère reconnaissance, comme si l'on n’était rien sans ça. Ce besoin de faire partie d’une communauté, d’un groupe, de ne se voir qu’au travers les yeux des autres, pour finalement ne jamais y voir ce qu’on voudrait vraiment. Pour un moment, j’avais cru que cela était essentiel à mon bonheur... qu’on est donc bizarre, les humains.

Je m’étais laissé embarquer dans le train qui laisse croire que la participation à cet événement est « la porte » d’entrée dans le merveilleux monde des artistes, jusqu’à ce que je réalise que je n’en étais pas moins une, que ça ne m’enlevait rien, que j’allais continuer de crée malgré tout. Je n’ai nullement besoin de leur reconnaissance pour continuer à faire ce que je fais déjà, c’est-à-dire, peindre (et parfois peinturer), créer, dessiner, rire, faire rire, danser et tout le reste.

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j'ai tout la reconnaissance don j’ai besoin pour me confirmer que je suis sur le bon chemin. En ce qui concerne la jasette avec le monde,  j’ai juste à aller faire un tour à l’épicerie du coin.